Publié le :
05/07/2016 11:29:42
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Actualités
, taekwondo
Par Ludovic Mauchien
4 médailles d’or sur 4 possibles aux JO 2008. « Seulement » une médaille d’or et une d’argent quatre ans plus tard à Londres. Branle-bas de combat ! Le peuple du pays du matin a dû se réveiller énergiquement après la claque des Jeux 2012. Il a fallu réagir au Taekwondo moderne, affublé de son plastron électronique.
Depuis 4 ans, les Coréens se penchent sur Rio. Depuis plus d’un an, ils ne pensent qu’à Rio. Après avoir programmé le travail de fond en 2015, le grand manitou de l’équipe nationale coréenne, Park Jong-Man, envoie ses troupes de par le monde. Une nouveauté dans l’approche des « pères fondateurs ». Allemagne, Espagne, France… les Coréens engrangent de l’expérience occidentale…
Comment l’équipe nationale coréenne prépare-t-elle les JO de Rio ?
Depuis 4 ans, nous réfléchissons à la méthode pour gagner à Rio. Depuis l’an passé, nous nous entraînons quotidiennement. En 2015, nous avons multiplié les stages en Corée et les entraînements au Centre national à Séoul. Cette année, je veux que nos athlètes combattent contre des Européens, je tiens à ce qu’ils fassent des rounds face à eux. C’est pour cette raison que nous avons participé à l’Open d’Allemagne fin avril et que nous avons fait une semaine de stage à l’INSEP, avec l’équipe de France, ainsi qu’en Espagne.
A Hambourg, les résultats importaient peu. Nous n’y étions pas pour gagner la médaille, mais pour s’entraîner. Nos athlètes n’avaient pas participé à des compétitions depuis assez longtemps. Ils ont désormais besoin de retrouver ce rythme. Entre ces déplacements, nous nous entraînons 2 à 3 fois par jour pendant 1h30 à notre Centre Olympique. Tout le monde s’entraîne, les qualifiés aux Jeux comme ceux qui ne le sont pas. On a besoin de tout le monde. Nous allons travailler dur jusqu’à mi-juillet. Durant les 20 derniers jours, il s’agira d’entretenir la condition des athlètes.
Combien de médailles d’or visez-vous à Rio ? Cinq sur cinq ?
(Il rit). Non ! Je serais très chanceux si la Corée remportait 5 médailles d’or. Mais nous nous devons d’essayer. Nous nous entraînons pour y parvenir. Mais on ne peut pas savoir. Ce que je sais, c’est que je veux beaucoup de médailles d’or (il rit à nouveau).
Quel est la qualité la plus importante en Taekwondo selon vous : la vitesse, la souplesse ou la technique ?
La technique est bien évidemment importante mais, selon moi, le plus important, c’est l’état d’esprit, le mental. Si un compétiteur n’a pas la soif de vaincre, un état d’esprit de vainqueur, s’il a peur, il rencontrera toujours un problème.
D’un point de vue purement technique, vu que nous sommes de taille assez petite, contrairement aux Chinois par exemple, nous travaillons beaucoup de techniques à courte distance, de corps-à-corps.
Pour en revenir aux JO, êtes-vous vraiment certain que vous ne visez pas 5 médailles d’or ?
Non, non, non (il rit). Tous les pays visent l’or. Remporter une médaille d’or est quelque chose de très important, mais gagner une médaille d’argent ou de bronze est important aussi. Bien entendu, j’adore les médailles d’or ! C’est humain (il rit à nouveau).
Mais ce que je veux et j’attends avant tout de la part de nos 5 athlètes qualifiés est qu’ils donnent le maximum d’eux-mêmes et qu’ils tentent toutes les techniques qu’ils maîtrisent. Même s’ils remportent l’argent ou le bronze, je serais content.
Les entraînements de l’équipe coréenne sont réputés pour être ardus. Quelle est votre définition d’un entraînement poussé ?
S’entraîner dur est nécessaire mais il ne faut pas le faire tous les jours sinon les athlètes seront fatigués. L’objectif est qu’ils soient à 100% le jour de la compétition.
Avec leur bagage technique, l’expérience acquise, les athlètes sont généralement à 80%. Le rôle d’un entraîneur, notre rôle, est de leur faire acquérir ces 20% manquants à travers un entraînement poussé. Cela signifie de les pousser parfois au-delà de leurs limites supposées.