Patrick Bittan : « Du jamais vu ! »

Publié le : 03/11/2016 09:42:45
Catégories : Actualités , BJJ

Patrick Bittan : « Du jamais vu ! »

The American film director, Amar Singh Kaleka, 2 times laureéat aux Emmy Awards, a choisi la Bittan Academy pour accueillir l’un des épisodes de la série documentaire produite par Netflix, « BJJ for Change ».

Une fierté et une reconnaissance pour le Français Patrick Bittan, l’une des toutes 1ères ceintures noires de JJB en Europe. Pour l’occasion, il a organisé un grand séminaire de 4 jours avec la participation des champions Roberto Drysdale et Braulio Estima ainsi que le Grand maître Flavio Behring, 9e Dan. Un événement inoubliable !

 

By Ludovic Mauchien

 

Quand il était adolescent, il rêvait de devenir ceinture noire de Jiu Jitsu brésilien. Il est parti vivre un an aux Etats-Unis, s’entraîner sous la houlette de Rickson Gracie. En 1999, il fut le 1er Français et l’un des tout 1ers Européens à obtenir le précieux sésame, des mains même de Flavio Behring, ancien élève d’Helio Gracie.

Ceinture noire, il rêvait d’être reconnu par le monde du JJB. Il fut par deux fois vice-champion du monde (2003 et 2005) et par là-même le 1er Français à gagner une médaille en ceinture noire. Depuis, il ne cesse de s’activer tous azimuts pour développer son art. Aujourd’hui, Patrick Bittan est 4e Dan. Son académie est présente dans de nombreux pays. Rien qu’en France, il compte plus de 1000 élèves.

Du 19 au 22 octobre, il accueillait dans son antre le réalisateur américain d’origine indienne Amar Singh Kaleka, double lauréat aux Emmy Awards pour « Jacob’s Turn » en 2010 et « Esperanza » en 2014. Celui-ci a débarqué de Los Angeles avec son équipe pour tourner l’un des épisodes de la série documentaire produite par Netflix, « BJJ for Change » (« le JJB pour changer (le monde) »).

 

« Une concrétisation de ma vie »

 

L’étape parisienne représente l’une des 10 programmées à travers la planète. A chaque fois, le même concept est appliqué : 3 experts/champions renommés délivrent un stage. Pour l’occasion, il s’agissait de Roberto Drysdale, Braulio Estima et… Patrick Bittan. Avec comme invité d’honneur, Flavio Behring.

Le programme : stage intensif, visite au GIGN (où Patrick Bittan fut intervenant pendant plus de 10 ans), entraînement sur le toit d’un bateau voguant sur la Seine puis sur le parvis du Trocadéro et… champagne sur les Champs-Elysées ! Des moments inoubliables !

 

C’est extraordinaire d’accueillir une production Netflix à la Bittan Academy. Comment cela s’est-il réalisé ?

L’an passé, j’ai été invité avec Rodolfo Vieira, Cyborg et Abraham Marte à participer à un grand stage à Punta Cana, en République Dominicaine. Amar Singh Kaleka, un réalisateur américain, était présent avec son équipe pour tourner le 1er épisode du « BJJ for Change » qui sera diffusé sur Netflix. Nous avons bien accroché.

2 mois après, Amar m’a recontacté pour me faire une proposition. Il voulait venir tourner chez moi à Paris car il avait beaucoup apprécié ma prestation. Il estimait que je représentais à merveille le changement dans le Jiu Jitsu, de la manière dont on pouvait évoluer à travers le Jiu Jitsu. On a étudié la faisabilité du projet. On a réussi à le faire ! C’est comme une concrétisation de ma vie.

 

« Estima-Behring, une rencontre extraordinaire »

 

Cela a été l’occasion d’avoir 2 grandes stars de la discipline, Braulio Estima et Robert Drysdale, en stage en France. Sympa !...

Pour cette série de documentaires, la production a choisi une équipe de coachs à travers le monde. Ils ont sélectionné une quinzaine d’experts en tout, Braulio Estima, Cyborg, Rodolfo Vieira, Robert Drysdale, moi…

Je suis le seul Français à figurer dans la liste. Je crois être même le seul Européen. Je suis vraiment fier. Je porte très haut les couleurs de la France à travers ce documentaire.

Dans chaque épisode, il est prévu que 3 coachs officient. A Paris, l’affiche était Braulio Estima, Robert Drysdale et moi. En plus, j’ai invité mon Maître, Flavio Behring, à venir une demi-journée. C’est lui qui m’a décerné ma ceinture noire en 2001. La rencontre entre Braulio Estima et Maître Flavio Behring était extraordinaire !

 

Pourquoi ?

Aujourd’hui, il y a une grosse compétition entre l’ancien et le nouveau Jiu Jitsu. L’ancien, c’est Rickson Gracie qui nous montre des techniques de self défense, qui nous démontre que le Jiu Jitsu est un art créé pour se défendre. Aujourd’hui, en compétition, on voit les jeunes réaliser des techniques plus aériennes. Elles n’ont plus aucun rapport avec la self défense.

Flavio Behring, qui fut l’une des 1ères ceintures noires d’Helio Gracie, nous a montré l’idée originelle de son professeur : un Jiu Jitsu fait pour la self défense. Il nous a montré des techniques debout. Et Braulio a enchaîné. Il a montré la façon dont on utilisait les techniques aujourd’hui. Il a montré l’évolution du Jiu Jitsu. C’était une rencontre et un échange extraordinaires !

 

« GIGN, bateau sur la Seine… »

 

Avais-tu déjà rencontré Braulio Estima ?

On se connaît depuis 1999. A l’époque, je combattais sous les couleurs de Rickson Gracie. J’appartenais, avec Christian Derval, à la Rickson Gracie Academy. Nous étions les représentants français.

Je vivais à Los Angeles, je combattais pour l’équipe de Rickson. Il m’a envoyé, avec une trentaine d’élèves, combattre à Miami, aux Jeux Panaméricains. Je passe 5 tours et je perds pour en ½ finale. En finale, j’aurais affronté… Braulio Estima, qui gagne le tournoi. On était tous les deux sur le podium. C’est assez rigolo de se retrouver ainsi, lors de ce tournage. C’est même incroyable !

 

Tu as mis la barre haute pour la venue de Netflix : tournage sur la Seine, sur les Champs, au Trocadero, visite au GIGN… 

Je vais reprendre les mots du réalisateur, qui m’a dit : « en France, je pense que c’est trop tôt pour ce que l’on a fait ». Je lui ai demandé pourquoi. Il m’a répondu : « Les gens ne se rendent pas compte de ce que l’on est en train de faire. On est déjà dans le futur ».

Il fallait que ce soit grandiose. C’est un documentaire pour Netflix et on représentait la France. Netflix, ce sont les n°1. Aux Etats-Unis, ils sont passés devant HBO.

La production avait plusieurs desiderata. Réaliser un tel documentaire revient presque à faire un film hollywoodien. Il fallait que l’on montre Paris, que l’on vive des moments forts, uniques, extra-ordinaires. Ce n’était pas une question d’avoir beaucoup de monde. D’ailleurs, on a dû refuser des inscriptions. Il fallait que l’on soit entre 22 et 34 maximum.

 

« Adidas a vraiment joué le jeu »

 

Avais-tu des partenaires ?

Oui, bien sûr. Adidas notamment, qui a vraiment joué le jeu. Ils nous ont dit qu’ils voulaient vraiment faire partie de cette aventure. Ils ont bien compris l’enjeu. Ils ont compris que c’était une chose incroyable, du jamais vu ! Ils ont offert un kimono à tous les participants présents le 1er jour.

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