Le bilan de Corinne Navarro (DTN) « Avec la manière »

Publié le : 12/05/2016 13:06:15
Catégories : Actualités , Karate

Le bilan de Corinne Navarro (DTN) « Avec la manière »

Corinne Navarro
« Ils ont gagné avec la manière »

Nommée en janvier dernier, Corinne Navarro, la nouvelle Directrice Technique Nationale, vivait son 1er Championnat d’Europe Seniors. Difficile de mieux commencer ! La France a terminé en tête des nations grâce à ses 11 médailles (6 or, 2 argent, 3 bronze). La DTN dresse forcément un bilan heureux. Mais ne comptez pas sur elle pour s’endormir sur ces lauriers…

Par Ludovic Mauchien à Montpellier

 

Quatre mois après sa prise de fonction officielle, Corinne Navarro avait la lourde charge de mener ses troupes à la victoire lors de cette bataille engagée sur le sol français. A l’Arena de Montpellier, devant 4 à 5000 spectateurs les jours de finales, l’équipe de France s’est montrée à la hauteur de l’événement.

Pour la 1ère fois depuis 2012, elle termine 1ère nation européenne grâce à ses 11 médailles (6 or, 2 argent, 3 bronze). Elle devance l’Espagne (4, 1, 1), l’Azerbaïdjan (2, 0, 1) et la Turquie (1, 5, 6). Bataille gagnée !

C’est une Directrice Technique Nationale heureuse que nous avons interviewée dans l’euphorie de la victoire, à l’Arena de Montpellier. Une DTN qui a déjà commencé à envisager les perspectives pour faire encore mieux…

 

Pour vos 1ers Championnats d’Europe Seniors, cela commence plutôt bien…

Oui, cela commence plutôt bien. C’est magnifique ! Il y a toute une énergie qui a été déployée pour et par tous ces jeunes. On ne pouvait pas conclure ce Championnat d’Europe de meilleure manière (victoire de l’équipe de France combat hommes) ! Ils ont été bons ! Ils ont gagné avec la manière. Ils ont été excellents dans le comportement, dans tout. Je suis une DTN heureuse.

 

« Je suis une DTN heureuse »

 

Qu’est-ce que vous a le plus fait vibrer : le Kata, dont vous êtes issue, le combat, les individuels, les équipes ?

Je ne peux pas les dissocier. Depuis le début, on a tout misé sur la force du collectif. Ce que j’ai aimé, c’est que, chacun, à chaque fois, se battait. Tous les combats m’ont fait vibrer. Après, j’ai bien évidemment une accointance particulière pour les Katas. Et, en plus, on vient de tellement loin en Kata que c’est exceptionnel. Mais l’équipe Hommes m’a fait rêver, chacun des combattants m’a fait rêver.

 

Il y a beaucoup de jeunes dans cette équipe de France. De bon augure pour l’avenir…

Oui. Ils ont réussi car, non seulement Ludovic Cacheux a fait des paris assez audacieux dans ses choix mais aussi parce qu’ils ont dégagé de l’énergie avec les piles que sont les frères Da Costa, additionné l’expérience d’un Kenji Grillon, d’un Marvin Garin. Il y a une bonne symbiose dans ce groupe, une bonne complémentarité. Cette main tendue entre les plus jeunes et les plus anciens me plaît beaucoup, vraiment. C’est super !

 

« Se servir de cette énergie »

 

Et, dans 6 mois, se profilent les championnats du monde…

Pour le moment, on est heureux. On va fêter cela. Dès vendredi (le 13 mai), tout l’encadrement se retrouve à la fédération, pour voir ce qui a bien marché, ce qui a moins bien fonctionné. Après, il faudra faire des choix douloureux dans la sélection aux Championnats du monde. Il faut que l’on remette des bases en place. Les championnats du monde, c’est demain. Ils vont vite arriver. Il faut que l’on se serve de cette énergie, mais il y a quand même des réglages à faire.

 

A chaud, à quoi pensez-vous ?

On a des petites déceptions, pas forcément pour leur engagement mais par leur résultat. Je pense à Emily Thouy, qui est complètement passée à côté de sa compétition. Et elle n’a pas eu la chance de se rattraper en équipe. C’est une grande tristesse. Il faut qu’on analyse, qu’on comprenne pour quelles raisons elle a perdu.

Au niveau de l’équipe féminine, il faut aussi que l’on se pose quelques questions dans la composition, même si cela ne s’est joué à rien. Ce sera le rôle de Yann Baillon. Je sais qu’il est déjà dessus, qu’il a tout en tête.

 

Vous parlez des non médaillés. Quid de votre réflexion sur l’équipe Kata filles ?

On a une petite interrogation, une petite incertitude. Mais cette équipe ne fait que démarrer. N’oublions pas qu’aux Championnats d’Europe l’an passé, nous n’en avions pas présentée. La France ne peut pas se permettre de ne pas aligner une équipe. Elles sont toutes jeunes. Elles ont été sélectionnées sur le tard. On va remettre une autre équipe en concurrence avec elles, parce que c’est avec la concurrence que l’on devient meilleur. On va les entraîner avec les petites qui ont fait championnes du monde aux Mondiaux Jeunes cet automne. On va tester. On va voir si la mayonnaise prend. On devra prendre des décisions en kata comme en combat. Personne ne doit penser être installé dans cette équipe de France.

 

« J’avais peur pour le gamin »

 

Steven Da Costa, à 19 ans, vient de remporter 2 titres de champion d’Europe. La France semble posséder sa nouvelle perle, attendue depuis Seydiné Baldé. Qu’en pensez-vous ?

Steven Da Costa est un gamin exceptionnel. Les 3 frères le sont, déjà dans ce qu’ils dégagent dans la politesse, dans leur comportement. Ce sont des jeunes « bien ». En plus de cela, ils sont talentueux. Steven, c’est une pile électrique.

Je vous avouerais, qu’en tant que DTN, j’ai eu très, très peur pour lui face à Erkan, non pas qu’il perde mais qu’on lui fasse mal (elle rit). Il y avait une telle différence de gabarit ! Et il a été chercher le match nul. C’est magique ! On croit beaucoup en Steven, évidemment. Ce n’est un mystère pour personne.

 

Quand on voit des combats comme celui de Steven face à Erkan, n’avez-vous pas une petite frustration de ne plus avoir la catégorie Open ?

C’est vrai, c’est vrai… Mais, en tant que DTN, en tant que femme aussi, car je suis une femme avant d’être une DTN, j’ai eu peur pour le gamin. Ces catégories Open sont vraiment exceptionnelles. Il faut faire preuve de qualités différentes mais… je vais rester sur mon premier sentiment : j’avais peur (elle rit).

 

 

Les médaillés français

Or

Steven Da Costa (-67 kg)

Alexandra Recchia (-50 kg)

Lucie Ignace (-61 kg)

Anne-Laure Florentin (+68 kg)

Equipe Kata hommes (Jonathan Zemouri, Lucas Jeannot, Enzo Montarello)

Equipe Kumite Hommes (Lonni Boulesnane, Marvin Garin, Jessie, Logan et Steven Da Costa, Corentin Séguy et Kenji Grillon)

 

Argent

Sandy Scordo (Kata)

Minh Dack (Kata)

 

Bronze

Salim Bendiab (+84 kg)

Logan Da Costa (-75 kg)

Equipe Kumite Femmes (Alexandra Recchia, Lucie Ignace, Nadège Aït Ibrahim, Alizée Agier)

 

 

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