Karaté / Stage Biamonti – Cacheux - Aghayev : « Des techniques jamais vues »

Ils étaient 130. Ils ont bravé la chaleur, versé des litres de sueur, pour leur plus grand bonheur. Une semaine durant, venus d’une dizaine de pays différents, 130 Karatékas impétrants ont suivi un stage exceptionnel.

Orchestré par Alex Biamonti et Ludovic Cacheux, sponsorisé par Adidas, il accueillait cette année Rafaël Aghayev en guest star. Un grand moment de l’été. Ambiance…

Par Ludovic Mauchien

Il est venu pour « animer son esprit combatif ». Il a vu « un grand champion du monde, le meilleur ». Il a vaincu des certitudes. Saïd, 33 ans, enseignant 2^e Dan, n’est plus le même après ce stage organisé au CREPS de Talence du 18 au 22 juillet. « On a abordé des techniques nouvelles, que je n’avais jamais vues. Cela a changé mon idée du Karaté ».

Idem pour Maï Linh, 9 ans, ceinture marron. « C’est la 2^e fois que je viens. J’ai appris plein de choses, notamment comment on faisait les balayages. Je n’y arrivais pas ». Avec Alexandre Biamonti et Rafaël Aghayev, la petite Savoyarde était plutôt gâtée côté balayages ! Du lundi au jeudi, le champion du monde 98 et son compère Ludovic Cacheux ont assuré les deux cours quotidiens, avec l’aide de plusieurs combattants de l’équipe de France, Loni Boulesnane, Corentin Séguy, Alizée Agier, Sophia Bouderbane…

« Le Cristiano Ronaldo du Karaté »

Le dernier jour, le vendredi, ils ont laissé le tatami à Rafaël Aghayev. Entre un stage en Thaïlande et le début de sa préparation pour les Mondiaux d’octobre, le quadruple champion du monde a offert 4 h de leçons particulières haut de gamme. « On le regarde sur Internet », s’exclame Aurélien, 16 ans, ceinture noire 1^er Dan. « Il est une référence. C’est le Cristiano Ronaldo du Karaté ! Tout va me marquer. Au niveau technique, c’est le mieux du mieux, avec, en plus, des membres de l’équipe de France. C’était des très bons entraînements ».

Organisé pour la 3^e année, le succès de ce stage ne cesse de grandir. Principalement axé sur le Karaté de compétition, il attire cependant tous les profils de pratiquants. Si la plupart des stagiaires sont des jeunes, quelques « anciens » n’ont pas fait le déplacement pour rien. Amar, 55 ans, 5^e Dan, est plutôt « contact ». Il s’est laissé tenter par son ami Alex. « Le Karaté reste le Karaté. Un Kizami, cela reste un coup de poing, quelque soit le style. C’est la famille Karaté. Il a simplement fallu que je m’adapte au niveau des gardes. On peut aussi adapter notre Karaté. Regardez Aghayev. Il a un bon ancrage, de bons déplacements. Son travail est intéressant. Quand on voit des champions comme lui, on a envie de s’entraîner. Persévérance, humilité… Il a gardé la tête froide. Ce n’était que du bonheur. Je me suis régalé ».

« Son Gyaku, son Mawashi… C’est fort ! »

Et quel est l’œil de l’expert sur le combattant, à 3 mois des Championnats du monde où Aghayev va tenter de remporter ce 5^e titre mondial qui le fuit depuis 2010 ? « Il est gainé. Il est comme un ressort, branché sur 360 V. Il a encore de la mécanique sous le capot. Il sera encore champion ». Les paris sont ouverts…

Gilles, 49 ans, 4^e Dan Shotokan, est lui aussi étiqueté « traditionnaliste ». « Après Talence, j’enchaîne avec le stage de Jean-Pierre Lavorato », sourit-il, content d’accumuler ces deux expériences. « C’est complémentaire. La vitesse, l’explosivité, la fluidité sont des dénominateurs communs du Karaté. J’ai l’habitude de suivre des stages de Ludovic (Cacheux), que je trouve être un super karatéka. J’étais curieux de voir le travail d’Aghayev. Son Gyaku, son Mawashi… C’est fort ! Je me suis inscrit à ce stage autant pour moi que pour mes jeunes. Je reviens l’an prochain, c’est sûr ! ».

Avec un tel panel de champions, comme le dit Clémence, 13 ans, ceinture marron de Dijon, « cela donne envie de monter haut ».

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