Publié le :
21/01/2019 16:55:29
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Actualités
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Champion du monde en 2016, éliminé au 1er tour en 2018 en pleine course olympique ! De quoi douter… Pas Jordan Thomas, qui ne jure que par la « Positive attitude ». Le champion britannique voit ce revers comme une chance, celle de pouvoir se remettre en question à temps pour mieux rebondir. Nouvelle méthode, nouveaux objectifs, fi du passé. Le champion anglais s’est préparé à la dure 3 semaines en Azerbaïdjan pour l’Open de Paris – Premier League (25-27 janvier).
Par Ludovic Mauchien
Unique Karatéka soutenu par Team GB, la machine à médailles olympiques britannique, il était de retour sur les tatamis une semaine après les Mondiaux qui l’ont vu s’incliner au 1er tour, certes face au double champion d’Europe en titre, le Turc Burak Uygur. Une immense déception. Mais le fiston a suivi les conseils du paternel, immense champion des années 80-90.
Jordan Thomas s’est servi de son échec pour mieux rebondir. Depuis Madrid, il n’a pas arrêté, a remis sa méthode d’entraînement en question, a rempli son carnet d’objectifs et repris du poil de la bête.
Depuis le 4 janvier, Jordan Thomas est à Bakou avec son coach personnel, le Turc Sait Ucan, pour un entraînement lourd et intensif en compagnie de l’équipe nationale azerbaïdjanaise et de quelques Ukrainiens. Il arrivera directement d’Asie Centrale pour l’Open de Paris – Premier League (25-27 janvier). Et il se dit prêt…
Pourquoi es-tu parti t’entraîner en Azerbaïdjan ? Tu devais changer tes habitudes suite à Madrid ?
Oui, j’ai vraiment besoin de ce style d’entraînement, de m’exposer, d’obtenir quelque chose en retour. Avez-vous vu le nouveau Creed ? Rocky emmène Creed dans le désert. J’ai l’impression que mon entraîneur m’a emmené m'entraîner en Azerbaïdjan, dans les montagnes, tout comme Rocky l’a fait pour Creed (il rit).
Je suis venu ici pour m'entraîner avec des athlètes de classe mondiale. En tant qu'athlète de classe mondiale, vous devez vous entraîner avec des athlètes de classe mondiale. Tous les jours, je dois être en forme parce que tout le monde est hors norme. Je devais me rendre où il y a de la compétition, où je peux m'entraîner dur, où les gens sont au même niveau que moi. Je peux donc être compétitif et me préparer pour la saison à venir.
Quel est ton planning quotidien là-bas ?
Je m'entraîne deux fois par jour, 4 à 5 heures par jour. Cela n'inclut pas la physio. C’est un entraînement très dur avec l’équipe nationale azerbaïdjanaise et quelques autres. Je fais mes propres exercices, mon entraînement de base et, en plus, je travaille ma tactique et je fais du sparring. Nous faisons de bons combats. Le niveau est toujours en hausse. Je tourne avec tout le monde, Rafael (Aghayev), le -67 kg, le -60 kg… On tourne tous, on s'entraîne tous ensemble.
Est-ce une leçon de Madrid ? Qu’as-tu appris de ces Mondiaux ?
Madrid me donne une chance… En fait, désormais, je peux être plus libre, je sens que je peux être un peu détendu et faire le job. C’est la mentalité que j’ai adoptée depuis les Championnats du monde. J'ai une nouvelle motivation, un nouvel objectif, un nouveau plan. Pour moi, c’est une nouvelle étincelle de vie. Toute cette énergie que je veux dépenser, je la dirige dans la bonne direction.
Était-ce difficile de reprendre l'entraînement après une telle déception ?
Pas pour moi. Je voulais encore plus m’entraîner (il rit). A mon retour en Angleterre, des amis et des membres de ma famille m’ont soutenu, y compris mon père (champion du monde dans les années 80-90). J'ai une très grande famille et un grand groupe d’amis. La Grande-Bretagne, Team GB, m’a également beaucoup soutenue. Ils veulent vraiment me voir réussir. C’est une autre motivation. Je veux le faire pour moi-même mais je veux aussi le faire pour mon pays.
Que ton père t’a-t-il dit ?
Mon père m’a juste dit une expression : « dust off your boots and carry on », ce qui signifie « c’est arrivé aujourd’hui mais demain est un autre jour ». Pour un grand champion, le plus important est de pouvoir oublier rapidement tout en s’en servant comme motivation pour la suite, car le livre d’histoire n’a pas encore été totalement écrit. J’ai donc une chance de créer une nouvelle histoire.
Qu’as-tu fait depuis les Mondiaux ?
Je suis retourné à l’entraînement dès la semaine suivante. Avec mon entraîneur, on a décidé de participer au tournoi de Shanghai. La meilleure chose à faire pour moi était de voir de la famille et de retourner immédiatement à l’entraînement. Je ne voulais pas trop penser à ce qui s’était passé.
Nous sommes donc revenus et nous avons fixé un nouvel objectif. A part Shanghai et le jour de Noël, où j’ai eu un peu de temps à la maison, je n’ai fait que m’entraîner. Je suis prêt pour Paris ! (il rit).