JUDO - Christel Royer : « Formation, innovation, ambition »

Publié le : 08/06/2018 14:35:32
Catégories : Actualités , judo

JUDO - Christel Royer : « Formation, innovation, ambition »

L’USO, c’est une institution, une légende du Judo français. Dix titres de champion d’Europe, une multitude de sacres nationaux, une pléiade de champions de renom. C’est aussi une équipe féminine 2018 (Recevaux, Tcheuméo…) armée pour conquérir le titre national (9-10 juin à Bourges).

Mais l’US Orléans n’est pas leader qu’en matière sportive. Le club a érigé au rang de priorité quotidienne la formation et l’innovation, tout sauf deux vains mots. Christel Royer, présidente depuis 2009 et membre du Conseil d’administration de la FFJudo, nous éclaire sur ce qui fait la force de l’USO.

Par Ludovic Mauchien

Citer tous les grands noms passés par l’US Orléans reviendrait presque à écrire le dico des champions du Judo français, tant les ténors se sont relayés depuis quatre décennies sous les couleurs du club. Mais l’USO, c’est bien plus que cela, c’est bien plus qu’une simple série de noms, aussi fameux soient-ils. C’est un état d’esprit, celui d’aller de l’avant sans jamais se reposer sur ses lauriers, c’est le sentiment d’appartenir à une famille dont le nom traversera l’histoire grâce à ses générations dorées, c’est une fidélité à des idées en développant des projets dans la lignée des aînés.

Le directeur sportif, c’est Olivier Depierre, 5e Dan, un ancien vainqueur de la Coupe d’Europe, un fidèle parmi les fidèles. L’entraîneur haut niveau, Anthony Rodriguez, est un enfant du club, l’un des premiers à sortir de « l’Ecole de Formation Professionnelle et Sportive » créé par l’USO en 1989. Les professeurs sont tous des « Usoïstes », à commencer par Patrick Méry, 5e Dan, l’un des « Glorieux » des années 80, quand l’équipe masculine avait raflé cinq titres continentaux.

Si l’étendard a été un peu en berne ces dernières années, le blason pourrait vite être redorée aux Championnats de France par équipe ce week-end à Bourges (9-10 juin) avec une armada fortement gréée l’été dernier. Audrey Tcheuméo, Hélène Receveaux, Melissa Heleine, Maëlle Di Cintio… représentent aujourd’hui les fers de lance de l’équipe orléanaise.

Mais l’ambition sportive, le haut niveau, ne représente que l’un des quatre piliers de l’Union Sportive Orléans Loiret Judo Jiu Jitsu. Christel Royer, la présidente de l’USO depuis 2009, nous raconte le cœur battant du club…

Le club vise 1000 licenciés à l’horizon 2020. C’est une ambition élevée…

On a cet objectif, très ambitieux de notre part, mais on va se donner les moyens pour essayer d’y accéder. On a un slogan : « Vos rêves sont nos défis ». On s’inscrit dans cette démarche de développement de nos licenciés, qui sont autour des 700. Pour cela, on ouvre des salles sur Orléans, une par an depuis quelques années. On est aujourd’hui à même de dire qu’il est possible d’atteindre les mille licences d’ici 2020. Pour l’heure, nous avons sept Dojos. Aujourd’hui, on est aussi le club le plus représenté en concentration de ceintures noires. On a 150 ceintures noires au club ! Ce n’est pas rien !

« Possible d’atteindre les 1000 licences en 2020 »

Comment fonctionnez-vous ?

On porte un projet par Olympiade. On a déterminé un projet de développement en direction de la formation. C’est l’épine dorsale du club. On y est très attaché. On tient à accueillir tous les publics, de l’enfant de 5 ans à l’adulte de +70 ans, de la ceinture blanche au plus haut gradé, du Judo loisir au Jiu Jitsu de haut niveau. Car on est le club n°1 en Jiu Jitsu, avec notamment Percy Kunsa et Séverine Nébié, tous les deux champions du monde. Le Jiu Jitsu est aussi un axe important de développement.

Nous accueillons également des personnes en situation de handicap. 70 viennent toutes les semaines avec des instituts. Et on a été très heureux à l’occasion des JO de Rio, d’avoir notre 1ère championne paralympique, avec Sandrine Aurières-Martinet (-52 kg).

La deuxième notion, qui est toute aussi importante que la formation, c’est l’équité sociale. Il faut qu’un club soit un club citoyen, avec l’implantation dans les quartiers, la notion du judo pour tous, de proposer du Judo de proximité.

L’USO est aussi réputé pour ses idées novatrices…

La troisième notion, c’est l’innovation. On est parti d’un constat : en Judo, on a un manque évident de visibilité au niveau local. On a créé des concepts. Nous sommes forcément très attachés à notre identité, notre culture, notre histoire mais ce n’est pas du tout antagoniste avec la modernité et l’innovation. Cela a toujours été la force du club d’avoir une longueur d’avance là-dessus.

En 2013, suite aux JO de Londres, on a créé un événement, « le Seigneur des Jeux ». On a ramené la flamme olympique dans un Zénith d’Orléans plein à craquer. On a fait un spectacle sons et lumières. L’objectif principal de la soirée, c’est de générer de l’émotion en proposant des combats vus aux JO avec Ugo Legrand, Automne Pavia…

On a fait un autre événement en 2015, « le retour des Samouraï », autour du Jiu Jitsu. Là aussi un grand spectacle sons et lumières, made in USO Judo, avec la dernière technologie pour créer un vrai spectacle. On a défié la meilleure équipe mondiale, l’Allemagne. C’était à nouveau plein, avec 3000 personnes. C’est cela, la 3e partie de notre projet, la partie innovation. La 4e, c’est la performance forcément, rester positionner dans l’élite mondiale.

« Présenter une équipe très forte aux Championnats de France »

L’équipe féminine a fière allure avec les renforts arrivées en septembre dernier. Pour quelles raisons avez-vous fait du Judo féminin une priorité ?

Déjà, c’est assez compliqué d’un point de vue budgétaire de présenter deux équipes très fortes, chez les garçons et chez les filles. Avec les arrivées de l’année dernière, il nous semble une évidence de dire que ces filles arrivent pour présenter une équipe très forte aux Championnats de France. C’est une volonté politique du club. On a des individualités fortes avec, notamment, Audrey Tcheuméo, Hélène Recevaux, Maëlle Di Cintio, Melissa Héleine, Marie Orsini… Toutes médaillées aux championnats de France.

Le club affiche un palmarès en équipe assez prestigieux puisqu’on est déjà 10 fois vainqueur de la Coupe d’Europe, 5 fois chez les garçons dans les années 80-90, et 5 fois chez les filles, qui ont enchaîné, Céline Lebrun, Frédérique Jossinet, Barbara Harel... On a aussi gardé cette envie de poursuivre chez les filles.

Qu’est-ce qu’un partenariat avec Adidas apporte à votre club ?

C’est l’un des partenariats qui se voit le plus, puisque nos athlètes portent le kimono Adidas sur les compétitions. C’est un signe, une belle visibilité pour la marque d’être associé à nos champions. C’est important, c’est ce qui se décline chez nos jeunes. C’est aussi montrer tous les aspects du club que l’on vient d’évoquer à tous les échelons. Et cette fidélité... C’est un partenariat de longue date. La fidélité est aussi une notion importante pour nous.

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