Judo / Teddy Riner « Je sais où je veux aller »

Publié le : 28/04/2016 16:09:46
Catégories : Actualités , judo

Judo / Teddy Riner « Je sais où je veux aller »

Teddy Riner
« Je sais où je veux aller »

Rio, c’est dans 100 jours. Et J-100, cela se marque. Le 27 avril, le CNOSF avait réuni quelque 150 athlètes au Palais de Chaillot, à Paris. Parmi eux, Teddy Riner. La star du Judo était tout sourire et s’est positionné pour devenir le porte-drapeau de la délégation française.

Par Ludovic Mauchien

 

Teddy, quels enseignements as-tu tiré des Championnats d’Europe de Kazan (21-24 avril) ?

C’est positif. J’ai pu effectuer des combats qui ont duré, voir certains de mes adversaires me pousser dans mes retranchements, voir jusqu’où ils pouvaient aller. J’ai pu prendre de bonnes informations.

C’est bon signe pour l’avenir. Cela me permet de savoir ce que j’ai à bosser pour arriver fin prêt le jour J, ce que je dois faire pour m’améliorer et être le meilleur. C’était la dernière étape avant les Jeux. Je voulais voir jusqu’où je pouvais aller.

 

Tu as déclaré vouloir être le porte-drapeau de la délégation française à Rio. Qu’est-ce qui te motive ?

Ce serait un honneur. Ce sont mes 3e Jeux Olympiques. Vivre cet instant est quelque chose de particulier, de symbolique, d’unique. Ce serait un rêve qui se réaliserait. Je me souviens le petit bébé que j’étais voir Marie-Jo (Pérec) hisser haut et fort le drapeau français... Même si on vous raconte, on ne peut pas vraiment savoir ce qu’est ce moment. C’est un moment de complicité entre nous, sportifs, un moment qui nous appartient, un moment magique. Alors pourquoi pas moi ? On ne peut le faire qu’une seule fois dans sa vie. C’est beaucoup de frissons, une fierté, et de la joie aussi, parce que je sais que l’on va rigoler, que cela va chambrer derrière.

 

« Je n’hésiterais pas à partir à l’étranger »

 

Ce sont les athlètes qui vont voter. Et si tu n’étais pas désigné porte-drapeau…

J’ai juste dit que cela m’intéressait. On verra bien. Si ce n’est pas moi, ce ne sera pas moi. Mon objectif aux Jeux, c’est de gagner l’or. Etre porte-drapeau, c’est un bonus. Mais Laura Flessel et Tony Estanguet m’ont dit qu’il fallait vivre ce moment. Les JO, c’est le plus beau moment du sport. Dommage pour la F1 et pour le foot mais voilà.

Etre porte-drapeau, c’est emmener des chances de médailles. J’ai envie qu’on ramène un record de médailles. Je sais qu’on peut le faire. A Londres, la jeunesse était trop jeune ; elle est à maturité maintenant. J’ai confiance en cette équipe de France. Je sais qu’on peut faire de grandes choses.

 

N’as-tu pas peur que cela te déconcentre ?

Non. Je sais où je veux aller. Je saurais rester focus quand la chose se rapprochera. Je fais la part des choses. J’arrive à rester concentré. Une chose est sûre et depuis toujours, c’est : entraînement, entraînement, entraînement. Personne ne m’approche quand je suis à l’entraînement et c’est comme ça. C’est ce que je vais continuer à faire et encore plus dorénavant. Si je sens que je ne suis pas bon, je n’hésiterais pas à partir à l’étranger.

 

Es-tu impatient d’être à Rio ?

Un an après Londres, je voulais déjà que ce soit les JO. C’est ce qui rend les Jeux Olympiques aussi rares, cet événement aussi particulier. Il faut savoir attendre, il faut savoir être patient.

Aujourd’hui (lire le 27 avril), on est à J-100, cela laisse du temps. Je ne suis pas encore prêt. Mine de rien, 100 jours, c’est beaucoup. Certains ne sont pas encore qualifiés. Je vais tout faire pour m’améliorer, mettre les bouchées doubles pour arriver encore meilleur aux Jeux.

 

« Le sol : l’une de mes armes aux Jeux »

 

On t’a vu t’entraîner beaucoup au sol. Est-ce ta nouvelle arme pour Rio ?

Non, cela ne va pas être ma nouvelle arme. Cela va être l’une de mes armes que je vais proposer à mes adversaires aux Jeux. Il faut tout mettre de son côté. Si cela ne marche pas debout, il faut que ça marche au sol. Si cela ne marche pas au sol, il faut que ça marche avec le cœur.

 

Le Brésil n’est pas un pays anodin pour toi…

Non, c’est une page de mon histoire. Ma 1ère médaille d’or mondiale, à 18 ans, c’était à Rio (en 2007). Ensuite, j’ai récidivé en 2013. Aux Jeux, Cela ferait ma 3e médaille d’or à Rio. Une expression dit : « jamais deux sans trois ». Je n’ai pas le choix... Je dois m’entraîner. Et la médaille d’or viendra. Si je dois gagner chaque combat avec Shido, je gagnerais avec Shido.

 

 

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