Judo - Championnats de France 1ère division : L’Etoile au firmament

Publié le : 20/11/2017 10:28:07
Catégories : Actualités , judo

Judo - Championnats de France 1ère division : L’Etoile au firmament

L’Etoile Sportive Blanc-Mesnil, grâce à sa mixité au haut niveau, termine au sommet ces championnats de France 2017 organisés au Vélodrome national de St-Quentin par la FF Judo. Avec cinq médailles, dont trois en or (Mariac, Maret, Malonga), l’ESBM devance le FLAM 91, premier de cordée chez les hommes avec deux titres (Iddir et Keita), et l’US Orléans, couronnée chez les femmes grâce aux sacres de Duport et Dicintio.

Par Ludovic Mauchien

-90 kg

Keita en profite

Loïc Pietri opéré du genou droit, Axel Clerget, le vice-champion d’Europe, laissé au repos en vue de Tokyo, Aurélien Diesse, le champion d’Europe Juniors et 2e en 2016, opéré du ménisque, Ludovic Gobert, le triple tenant du titre, inscrit en -100 kg. La voie était libre pour les jeunes. Et c’est Brahima Keita (21 ans) qui en a profité. Tombeur de Julian Kermarrec en demi-finale (2 Waza), il s’est payé le scalp de Lorenzo Perricone (20 ans) dans une finale inédite. Ce dernier avait auparavant éliminé Steeve Lamarque en demi-finale.

Ibrahima Keita : « Cela fait chaud au coeur. J’ai pris combat après combat. Aucun n’a été facile. En fait, à chaque fois, je me suis senti mal, notamment à cause de crampes. Le secret ? Cela s’est joué dans la tête. C’était ma première finale Senior, je ne savais pas à quoi m’attendre.

  1. Brahima Keita (FLAM 91)
  2. Lorenzo Perricone (OM Judo)
  3. Julian Kermarrec (Ste-Geneviève) et Steeve Lamarque (Brive)

-100 kg

Iddir bisse

Cyrille Maret inscrit en +100 kg, la voie semblait dégagée pour Alexandre Iddir. Et l’histoire se répéta. Comme en 2016, il retrouva son compagnon de club, Clément Delvert, en finale, les deux combattants du FLAM 91 ayant dominé les deux judokas de Ste-Geneviève en demi-finale, respectivement Cédric Olivar et Ludovic Gobert, le triple champion de France des -90 kg. Comme l’an passé, Alexandre Iddir domina Clément Delvert après une finale soporifique (Waza sur Uchi Mata). Joseph Terhec, éliminé en ¼ de finale par Olivar, réussit à monter sur le podium en dominant Ludovic Gobert en repêchage par Ippon.

Alexandre Iddir : « Cela fait toujours plaisir de gagner mais on a tous des ambitions supérieures à un championnat de France. C’est un passage obligé. Je suis encore dans l’obligation de continuer à faire mes preuves, vu que cela ne fait pas longtemps que je suis monté de caté. Mais ce n’est qu’une étape. La finale ? On se connaît par cœur. On se voit tous les jours à l’entraînement, je ne compte même pas les heures de combat que l’on compte l’un contre l’autre par an. Désormais, je dois faire mes preuves à l’international. Il faut briller tout de suite. J’y travaille. D’ailleurs, je n’ai attaqué qu’une seule fois à gauche dimanche ».

  1. Alexandre Iddir (FLAM 91)
  2. Clément Delvert (FLAM 91)
  3. Cédric Olivar (Ste-Geneviève) et Joseph Terhec (Sucy Judo)

+100 kg

Maret par… KO

Il en était lui-même contrit. Cyrille Maret était sincèrement désolé pour Messie Katanga. Dans cette finale des lourds qui partaient sur des bases de guerrier, le médaillé de bronze olympique s’impose par… KO ! Sur un Harai Goshi, Katanga tombe face contre terre et perd connaissance, l’espace de quelques secondes. L’arbitre est obligé de mettre fin au match. Cyrille Maret remporte ainsi son 3e titre de champion de France chez les lourds (après 2013 et 2016), une semaine après des championnats du monde toutes catégories décevants. En demi-finale, il a dû s’employer face Hamza Ouchani pour finalement s’imposer au Golden Score. Mention spéciale pour Jean-Sébastien Bonvoisin qui remporte sa huitième médaille à un championnat de France.

Cyrille Maret : « J’avais dit que je disputerais les championnats de France si je ne faisais pas un bon résultat aux Mondiaux toutes cat’. Après ma déception de Marrakech, l’objectif était de combattre. C’est toujours bien de combattre en compétition, ce n’est pas le même état d’esprit qu’à l’entraînement. J’aime bien venir m’exprimer en lourds. Cela m’évite de faire un régime. Et c’était un plaisir. J’étais un peu dans le dur en ½ finale et je suis content d’avoir gagné ce combat, en plus en le faisant tomber au Golden Score. Ca fait plaisir de bastonner comme ça. Ma seule déception est que cette finale se termine comme ça. C’était une belle baston. Il m’est rentré dans la tronche. Cela me désole que cela se termine sur ce KO. On est des guerriers, on va à la bagarre. Maintenant, je vais certainement faire l’impasse sur Tokyo puis participer aux Masters ».

  1. Cyrille Maret (ES Blanc-Mesnil)
  2. Messie Katanga (Red Star Montreuil)
  3. Jean-Sébastien Bonvoisin (Ste-Geneviève) et Renaud Carrière (Nice Judo)

-63 kg

Dicintio, la renaissance

Deux ans qu’elle attendait ce moment, deux longues années passées à se soigner de ses opérations des ligaments des deux genoux. Elle ne s’est pas manquée ! Maëlle Dicintio, à 26 ans, effectue un retour fracassant. En l’absence de la double championne du monde, Clarisse Agbegnenou, et de la vice-championne d’Europe et tenante du titre national, Margaux Pinot, l’Orléanaise a dominé Manon Deketer en ½ finale avant de s’imposer face à Héloïse Lacouchie en finale (Waza sur Seoi Nage) pour empocher son troisième titre après ceux de 2011 et 2014. A noter les troisièmes places de deux Juniors, Ines Prévot et Yasmine Horlaville.

Maëlle Dicintio : « J’espère que ce n’est que le début. J’ai plus d’ambitions. Des événements m’ont fait grandir. Forcément, ce titre a une autre saveur que les mes deux précédents. Je reviens de loin ! Cela me fait extrêmement plaisir et me donne beaucoup de satisfaction. Cela donne envie pour la suite et confiance dans mon travail. Je ne vais pas m’emballer. Ce ne sont que les championnats de France mais cela commence ici. J’ai disputé un tournoi de Paris et j’ai connu une sélection mais à chaque fois sans médaille. J’espère pouvoir y prétendre un jour ».

  1. Maëlle Dicintio (US Orléans)
  2. Héloïse Lacouchie (Maisons-Alfort)
  3. Ines Prévot (AJA Paris XX) et Yasmine Horlaville (Eure Judo)

-70 kg

Posvite bien sûr

Elle était la favorite, en l’absence de Marie-Eve Gahié, au repos pour Tokyo. Elle a fait honneur à son statut, gagnant quasiment tous ses combats avant la limite. Fanny-Estelle Posvite, après une pige en -78 kg l’an passé (3e), est bien décidée à ne pas rester la n°2. Mis à part en ½ finale face à Clémentine Louchez, qui lui a donné du fil à retordre, la médaillé mondiale 2015 en a fait voir de toutes les couleurs à ses adversaires : un Sasae et, surtout, un Sode en finale qui aurait valu Ippon.

Fanny-Estelle Posvite : « J’ai eu du mal à trouver la motivation car j’étais déjà concentrée sur le Grand Chelem de Tokyo pour lequel je me suis plus préparée. Mais j’ai réussi à mettre en place des trucs que j’essaie à l’entraînement. J’ai fait tomber à quasiment chaque combat sur une technique que je travaille en ce moment. Je reviens dans ma caté pour mieux gagner à l’international. C’est pour cela que ces championnats n’étaient réellement pas un enjeu. Les enjeux arrivent ».

  1. Fanny-Estelle Posvite (Limoges)
  2. Melissa Heleine (US Orléans)
  3. Lucie Perrot (RS Montreuil) et Clémentine Louchez (Maisons-Alfort)

-78 kg

Malonga de retour

Les paris étaient ouverts dans cette caté très disputée derrière l’incontestable n°1, Audrey Tcheuméo, laissée au repos comme beaucoup d’internationaux, et de la potentielle n°2, Samah Hawa Camara. Julie Pierret, la tenante du titre, ne réalisera pas la passe de deux, éliminée en demi-finale par Stessie Bastareaud. Dans l’autre tableau, Madeleine Malonga parvient en finale grâce à un succès par Hansokumake contre Vanessa Dureau. La Blanc-Mesniloise s’impose grâce aux pénalités pour remporter son deuxième titre national après celui de 2014 (5e en 2016).

Madeleine Malonga : « Ce titre a une très, très bonne saveur. Mon début de saison est prometteur. Je suis très contente de ce que j’ai produit que ce soit mon judo, mes sensations, mon agressivité. J’avais vraiment de bonnes sensations. Il fallait que je sois moi-même et que je ne me prenne pas la tête. Mais je n’étais pas perdue, je reviens (elle sourit). Mes objectifs à court terme, c’est le Grand Chelem de Paris, les championnats d’Europe et du monde, à long terme, ce sont les JO. C’était important de montrer qu’on est là car cette compétition n’est pas facile. Toutes les filles se connaissent. Mais je ne pensais pas à mes adversaires, juste à moi et à mon but ».

  1. Madeleine Malonga (ES Blanc-Mesnil)
  2. Stessie Bastareaud (Pontault-Combault)
  3. Julie Pierret (La Couronne) et Vanessa Dureau (Ste-Geneviève)

+78 kg

Tolofua

Dicko, Bisseni, Erb, Tolofua, MBairo. Les prétendantes à la place de n°1 en +78 kg sont légion. La championne olympique, Emilie Andéol, en retrait des tatamis, la bataille fait donc rage pour lui succéder. Championne de France l’an passé alors qu’elle n’était encore que cadette, 5e des Mondiaux toutes cat’ à Marrakech, Romane Dicko, 18 ans, a tout le profil de l’élue. Seul hic : Julia Tolofua, de retour après une année à se soigner (rupture des ligaments croisés). Ces deux demoiselles croisent le fer dans une demi-finale enlevée. La championne d’Europe Junior 2016, déjà tombeuse de Marina Erb en ¼ de finale, domine la championne d’Europe Junior 2017 sur immobilisation.

En finale, Julia Tolofua, 20 ans, retrouve Anne-Fatoumata Bairo, qui vient d’éliminer Eva Bisseni également sur immobilisation. Trois minutes lui suffiront pour placer un Ippon de nouveau sur immobilisation.

Romane Dicko se rattrape en battant Morgan Duchene pour la médaille de bronze tandis que, de son côté, Eva Bisseni domine Marine Erb pour une 7e médaille nationale.

Julia Tolofua : « Cette médaille d’or, c’est l’apogée de tout ce qui arrivé, les stages où tu te prépares et finalement, ce n’est pas toi qui part, la blessure… Voir tout le monde monter pendant que toi, tu regardes de l’infirmerie, ça fait chier. J’ai donné ma meilleure réponse aujourd’hui. CE n’était pas un tableau facile ! Je bats Erb puis Romane Dicko en ½ finale mais le plus dur, cela a été Marine (Erb), parce que Romane fait une faute que j’ai pu contrer. Mais aucun combat n’a été facile. Tout le monde était là. Je suis très contente. J’espère que cela va redistribuer les cartes. Ma frustration est évacuée. J’espère que tout ira dans le bon sens et que je serai sélectionnée pour Paris ».

  1. Julia Tolofua (Peugeot Mulhouse)
  2. Anne-Fatoumata Bairo (Pontault-Combault)
  3. Romane Dicko (Randoris Club) et Eva Bisseni (RS Champigny)

Classement des clubs

  1. ES Blanc-Mesnil (3 or, 1 argent, 2 bronze)
  2. US Orléans et FLAM 91 (2, 1, 1)
  3. Ste-Geneviève (2, 0, 4)
  4. RS Champigny (1, 1, 1)
  5. Nice Judo et Peugeot Mulhouse (1, 0, 1)
  6. Limoges et ACBB (1, 0, 0)

Classement clubs hommes

  1. FLAM 91 (2, 1, 0)
  2. Ste-Geneviève (2, 0, 3)
  3. ES Blanc-Mesnil (2, 0, 2)
  4. Nice Judo (1, 0, 1)
  5. AJA Paris XX (0, 2, 0)

Classement clubs femmes

  1. US Orléans (2, 1, 1)
  2. RS Champigny (1, 1, 1)
  3. ES Blanc-Mesnil (1, 1, 0)
  4. Peugeot Mulhouse (1, 0, 1)
  5. Limoges et ACBB (1, 0, 0)

Partager ce contenu

PayPal