Karaté : Interview de Ludovic Cacheux,

Publié le : 11/11/2015 14:57:14
Catégories : Actualités

Karaté : Interview de Ludovic Cacheux,

Il s’occupait des Seniors depuis un an et demi après avoir été en charge des jeunes de 2008 à 2014. Ludovic Cacheux est de retour aux affaires en tant qu’entraîneur principal des équipes jeunes, en compagnie de Franck Bisson. Le champion d’Europe 2008 dresse un tableau des forces en présence aux Championnats du monde de Djakarta (12-15 novembre).

 

Recueilli par Ludovic Mauchien

 

Quelles sont les attentes du responsable performance de l’équipe de France Jeunes ?

 

C’est un peu compliqué de se positionner. Dans certaines catégories, j’attends des confirmations sur le potentiel réel des athlètes. Avec l’équipe féminine Espoirs, on peut espérer de belles choses. Sophia (Bouderbane), Andrea (Brito), Leïla (Heurtault) et Nancy (Garcia), sont des athlètes qui obtiennent des podiums internationaux depuis plusieurs années. La majorité des Espoirs sont des athlètes expérimentés.

Chez les Juniors, il y a aussi des athlètes confirmés comme il y a des nouveaux. Chez les cadets, c’est très compliqué… ! Pfouh… Comment veux-tu leur parler de haut niveau à 14 ans ? !

 

Quel est le minimum syndical attendu ?

 

Nous visons le podium, comme à Guadalajara en 2013. Ce serait une très belle performance, surtout avec les événements de cet été. Nous n’avons pas eu une préparation optimale. Louis Lacoste (ancien directeur des équipes de France) ayant été remercié, des stages ont été annulés. C’est la 1ère fois qu’en juillet-août, il n’y a rien de programmé.

D’habitude, nous attaquons la préparation mi-juillet. Cette année, nous avons eu un stage fin juillet et c’est tout. Nous avons vraiment attaqué la saison début septembre. C’est compliqué mais, l’avantage, c’est qu’il y avait un projet mis en place depuis un an et demi et beaucoup d’athlètes sont suivis depuis pratiquement deux ans et appartiennent à ce collectif.

Concernant les Cadets, que peut-on en attendre ? Je ne peux pas répondre.

 

La catégorie des cadets semble poser un problème au niveau international…

 

Ils devraient arrêter cette catégorie. Ils devraient revenir en arrière, recréer les Cadets-Juniors de mon époque : 16-17 ans, conserver les -21 ans et remettre la compétition par équipe.

Il n’y a pas la possibilité d’avoir un suivi logique avec les cadets. Quand ils arrivent sur une compétition internationale, ils sont déjà en limite d’âge. C’est très compliqué. En plus, on nous impose à l’international un « face mask » qu’on n’utilise pas en France.

Il y a un manque de maturité énorme. On est plus là en tant qu’éducateur qu’entraîneur. Cela reste mon point de vue personnel mais, pour moi, cette catégorie est une utopie complète. Par exemple, l’Italie part sans cadet. Elle ne se concentre que sur les Juniors et les Espoirs.

C’est pour cela que je voudrais que l’on accroche au moins un podium. Ce groupe a les qualités pour, avec des athlètes à forte expérience. En 2013, on était 3e. En 2011, on finit 4e nation. En 2009, on est 1er.

 

Comment jugez-vous ce groupe par rapport aux précédents ? Est-il plus expérimenté, plus talentueux ?

 

C’est difficile de dire plus talentueux car nous avons des générations talentueuses depuis pas mal d’années. Ceux qui étaient chez les jeunes à l’époque (2009-2011), sont aujourd’hui en équipe de France Seniors : Recchia, Thouy, Ignace, Agier… Sur 5 titulaires, 4 viennent des équipes Jeunes.

Là, nous avons des athlètes qui ont beaucoup d’expérience. Prenons les Espoirs. Steven Da Costa est assez exceptionnel ; son frère Jessie est champion d’Europe. Chez les filles, trois sont championnes d’Europe en titre. C’est parlant.

 

Y a-t-il des absents sur blessure ?

 

Chez les Espoirs, on perd un Lou Lebrun, qui a été vice-champion d’Europe Espoirs et qui était dans l’équipe vice-championne d’Europe Seniors en mars dernier. Mais son « remplaçant », Corentin Seguy, fait une belle préparation. A voir... Cela peut être une belle surprise. Je l’espère. Il s’est montré plus performant qu’Amin Bouazza sur les compétitions de sélection, l’Open du Luxembourg, l’Open d’Allemagne et celui d’Autriche.

 

Certains Juniors sortent-ils du lot ?

 

Oui. Aurore Bourcois, par exemple, est championne d’Europe Juniors en titre. Elle a été vice-championne du monde cadette il y a 2 ans. On peut aussi citer Maxime Relifox, qui a remporté une médaille de bronze aux Championnats d’Europe.

Mehdi Filali possède un gros potentiel. Il est prometteur. Il va disputer son 4e championnat international. Le souci est qu’il rate le podium à chaque fois. Il finit toujours 5e. Ce serait bien, qu’à un moment ou un autre, cela bascule dans le bon sens.

Chez les filles, nous avons Léa Avazeri, qui est double championne d’Europe, ou encore Gwendoline Philippe, la vice-championne d’Europe cadette qui vient de passer chez les Juniors.

Moins connue pour l’instant, Sabrina Ouihaddadène peut être surprenante. Elle est sur tous les podiums depuis 4 ans. Souvent 2e, c’est elle la n°1 aujourd’hui. Elle gagne la Croatie puis remporte l’Open Adidas sans prendre un point de la journée ! C’est pas mal… Mais ces Mondiaux seront sa 1ère compétition internationale. Cela amène beaucoup d’incertitudes.

 

Revenons aux Cadets. En qui placez-vous vos espoirs ?

 

Un ou deux noms sortent, à commencer par Kajith Kanagasingam, qui est très bon. Il a une belle maturité pour son âge. Il a déjà été en finale des Europe. Il a été sur tous les podiums nationaux depuis les minimes 1. C’est un gage de performance.

Kilian Cizo vient de gagner l’Open Adidas. S’il reproduit ce qu’il a fait à l’Open Adidas, il peut être bien placé. Il a vraiment été très bon.

Le petit Etienne Haoui aussi est vraiment pas mal. Il s’est placé sur toutes les compétitions de préparation : finale en Croatie et à l’Open Adidas, podium au Luxembourg.

Et pourquoi pas la petite Ophélie Chavarot ? Elle fait toutes les finales l’an passé et perd contre Gwendoline Philippe, passée Junior depuis.

 

Quelles sont les nations fortes chez les jeunes ?

 

En premier lieu, l’Egypte qui finit 1ère nation en 2013. Ils ont autant de finales que nous mais ils n’en perdent pas une (9/9). Nous, on en gagne seulement 3.

L’Iran, le Japon avec leur force de frappe au niveau des katas –ils partent avec un avantage-, l’Italie… sont les autres nations phares, avec la France évidemment. Ces pays devraient constituer le top 5 à Djakarta.

 

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