Clarisse Agbegnenou : « Encore 4 belles années devant nous… »

Publié le : 10/02/2017 16:34:01
Catégories : Actualités , judo

Clarisse Agbegnenou : « Encore 4 belles années devant nous… »

Elle n’a participé qu’à une seule compétition depuis sa finale olympique perdue face à Tina Trstenjak à Rio. Ce Grand Slam de Paris, organisé par la FFJudo à l’AccorHotel Arena les 11-12 février, constitue le réel début de l’aventure qui doit la mener à Tokyo en 2020.

C’est également l’occasion pour elle de jauger les nouvelles règles, de tester de nouvelles choses et, surtout, de prendre plaisir. Pour ce faire, une 4e victoire à Paris, après 2013, 2014 et 2016, agrémentée d’un succès contre la Slovène ne serait pas pour lui déplaire. Elles en sont à 3 partout…

 

Par Ludovic Mauchien

 

Les JO de Rio appartiennent au passé. C’est déjà loin. Ainsi qu’elle le dit elle-même, depuis, elle a fait un reset. Mais celui-ci n’était pas complet. Le temps n’a pas tout effacé, surtout pas les mauvais souvenirs. Il n’a pas œuvré pour embellir cette médaille d’argent dans son esprit.

Quand elle y repense, 5 mois plus tard, Clarisse Agbegnenou n’est « toujours pas contente ». Elle peine à digérer ce Ippon encaissé au sol, sur immobilisation, pour sa 3e défaite d’affilée face à Tina Trstenjak.

Elle compte bien ne pas en rester là avec la Slovène, qu’elle pourrait croiser dès ce Grand Slam parisien. A ce jour, les deux championnes sont à égalité dans leur confrontation (3-3).

Le petit hic est que la Française a perdu les 3 dernières, à chaque fois en finale : du Grand-Prix de Zagreb et des championnats du monde 2015 et, donc, des Jeux Olympiques 2016.

Clarisse Agbegnenou et Tina Trstenjak sont les deux patronnes des -63 kg, les deux meilleures de la planète, celles qui captivent l’attention et l’émotion. A elles deux, elles comptent 15 médailles en championnats internationaux depuis 2012, dont 6 en or et 5 argent ! L’une et l’autre, l’une contre l’autre, elles se sont même partagé 3 finales (Championnats d’Europe 2014, Mondiaux 2015 et JO 2016). Mais il ne doit en rester qu’une… Ca promet pour les 4 années à venir…

Pour l’heure, la Française reprend ses marques, prend son temps mais, mentalement, elle est déjà prête pour reprendre son cours du temps, celui qui l’a menée à l’or aux Championnats du monde 2014 et aux Championnats d’Europe 2013 et 2014.

 

« J’ai mal au mental, mal au corps »

 

Comment vas-tu depuis les JO de Rio ?

Ca va ! Je suis un peu fatiguée à cause des entraînements et de la reprise. Mais, sinon, tout va bien. J’ai juste fait une petite coupure après les Jeux, pour ne pas avoir trop mal en revenant à l’entraînement. Je n’ai pas fait de Judo mais je me suis entretenue à travers d’autres activités physiques.

J’ai commencé à reprendre le Judo en novembre car il y avait la Coupe d’Europe des clubs (2 victoires contre la Turque Kabak et l’Allemande Brauninger le 17 décembre à Grozny).

 

Dans quel état d’esprit abordes-tu le Grand Slam de Paris ?

Je suis bien. Je me sens bien à l’entraînement. Ca va beaucoup mieux. La douleur est toujours présente mais je commence à l’accepter, mon corps aussi. Je parle de la douleur physique de la reprise. C’est une douleur normale. J’ai mal au mental, mal au corps. Je rentre, je suis comme une momie. Je me lève, je suis comme une momie. Mais cela va de mieux en mieux. On va voir au Grand Slam ce que cela va donner.

 

« Je voudrais qu’on s’affronte encore… »

 

Avec du recul, comment ressens-tu cette médaille d’argent olympique ?

Toujours de la même façon. Je ne suis toujours pas contente. Mais j’ai fait reset et je pars sur de nouvelles choses.

 

Au Grand Slam, tu pourrais retrouver Tina Trstenjak…

Je sais qu’elle a fait Tokyo (dominée en ¼ par la Japonaise Miho Minei, la Slovène s’est classée 3e). Normalement, elle devrait combattre à Paris. Je pense que nous avons encore 4 belles années devant nous. Et c’est ce que je voulais.

Je ne peux pas partir sans avoir une revanche. Je suis très compétitive. Je ne veux pas qu’elle s’efface pour laisser la place. Non ! Je voudrais qu’on s’affronte encore pour voir qui sera la meilleure.

 

Vous en êtes justement à 3-3…

Je ne sais pas. J’ai l’impression d’avoir tellement perdu contre elle… Les défaites se sont tellement rapprochées… mais je reprends du poil de la bête (elle rit).

 

« Prendre beaucoup de plaisir »

 

Quels sont tes objectifs pour cette année ?

Avant tout, prendre beaucoup de plaisir, en 2017, en 2018... Ne pas se prendre la tête, regarder, jauger. Par exemple, je ne cherche pas encore à travailler les nouvelles règles.

J’attends d’abord de prendre contact avec elles, d’être au Grand Slam et de voir par moi-même ce que je devrais travailler par la suite. Et si je n’ai rien à travailler, tant mieux.

Je veux prendre les choses une par une. Je veux voir et jauger par moi-même ce qu’il va se passer. Je veux faire beaucoup de techniques, voir beaucoup de nouvelles choses. Et, après, on verra beaucoup de belles choses en compétition (elle rit).

 

Penses-tu déjà aux Championnats du monde en août ?

C’est loin mais cela va arriver vite aussi. On verra si Budapest est une belle ville où il y a une belle atmosphère (elle rit).

 

« Je n’ai pas gagné les JO, J’ai donc des choses à travailler »

 

Que t’inspire ces nouvelles règles, même sans les avoir travaillées ? 

Je n’ai pas du tout travaillé dessus mais je les ai bien entendues. A priori, je ne vois pas beaucoup de choses qui changent par rapport à mon Judo. Je verrais sur le tas. J’aimerais être sur du concret.

Après, je sais ce que j’ai à travailler pour moi-même, parce que j’ai commis des erreurs. Je ne suis pas championne olympique, j’ai donc des choses à travailler.

 

Tu as changé de club à l’orée de la saison (d’Argenteuil au RSC Champigny). Est-ce que cela influe sur ton Judo ?

C’est vrai que tout est différent, les préparateurs physiques, les coachs au niveau du Judo… Je voulais changer plein de choses. Finalement, je n’ai pas eu le choix. Cela a vraiment été contre moi-même. Je n’ai pas voulu changer de club.

Maintenant, c’est vrai que j’en suis contente. Tout se passe bien pour l’instant. C’était peut-être un mal pour un bien. On ne sait pas. Nous verrons d’ici quelques mois, voire quelques années.

 

 

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